Paroles Pierre Guillemot Musique traditionnelle

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Ecoutez, les gars, les marins, approchez du comptoir.

Vous me plaindrez à la fin d’mon histoire.

J’étais jeune matelot, dans le port de St Malo

de retour de mon premier voyage en mer.

J’avais vu le Mississipi, j’étais fier et hardi, de l’or en poche,

paré pour la bamboche.

Quand je fus harponné d’un coup d’menton effronté,

par une jolie garce appelée Maggy May.



Refrain             

Oh Maggy, Maggy May, de force, ils t’ont embarqué,

Comme d’autres filles pour peupler la Louisiane.

Les marins dont tu volais l’or, capt’ains baleiniers du port,

Rue d’la soif, avec toi, ne mettrons plus en panne



Je n’oublierai jamais le jour ou je vis Maggy May,

sa carène fine, sa poupe et sa proue renflées.

Gansée d’soie et d’crinoline, pavoisée comme frégate de ligne,

tirant des bords, sur les pavés, aux pieds des remparts.

Comme un novice de l’année, j’me suis laissé remorquer,

toutes voiles dehors dans les cabarets du port.

Notre navire tanguait, roulait et finit par nous chavirer

dans une chambre, à la taverne du Rat qui dort.


Refrain


A mon réveil le lendemain, j’avais été plumé.

Vêtements, chaussures, tout s’était envolé.

Comme je lui demandais, c’ qu’elle avait fait de mes effets,

elle me répondit, je les ai mis au clou.

La couenne au vent et en rage, j’filais chez le prêteur sur gage.

J’fus bien marri, car tout était parti.

La garde vint à mon appel, pour arrêter la belle

qui fut condamnée à s’marier en Louisiane.


Refrain


C’est sur le port,  chaînes aux pieds, qu’une dernière fois je la vis,

amarrée à d’autres filles de mauvaise vie.

Des haubans au beaupré, les mat’lots acclamaient

les malheurs d’une garce appelée Maggy May.

Raide et fier comme un amiral, oubliant sa future escale,

ses entraves et sa voilure déchirée,

Elle toisait de son regard la citée fêtant son départ

et j’eu des regrets à la voir s’embarquer.